a new start | PV V. LOCKHEART

Leyllit la suivait à travers bois. Il volait, secouant les arbres et ralentissant sa course, lui mettant le vent à contre sens. Pourtant, elle se devait de continuer. La forêt semblait rétrécir, les arbres l'étouffaient, l'humidité lui desséchait la gorge et ses membres étaient griffés par les branches basses. Elle était poursuivie, par elle ne savait trop quoi. Elle savait juste qu'elle devait s'échapper. Seulement, elle avait la furieuse impression de faire du surplace. Elle ordonna au dragon de gagner de l'altitude mais il semblait en perdre. Le bruissement des ailes se rapprochait, elle avait l'impression d'être engloutie dans la végétation. Elle trébucha dans la clairière où elle avait pour la première fois rencontrer Aymeric Yddreigh. Leyllit se posa près d'elle et prit la voix de sa petite soeur Primrose. Non mais qu'est ce que tu fais là à dormir ! Je te signale que le Haut Prince Yddreigh t'a invitée à aller t'entraîner au palais ! Allez ouste !

Elluviel se réveilla de son sommeil profond. Elle savait désormais par quoi elle était poursuivie : sa promesse au prince Aymeric. Elle n'aurait jamais dû la faire, elle le savait parfaitement. Ça n'était pas complexe de refuser une invitation, mais Leyllit et Prim avaient été plus rapides qu'elle, la forçant à y aller. Cela faisait des jours qu'elle trouvait maint prétextes pour ne pas y aller. Elle fut violemment tirée du sommeil. La lumière l'aveugla pendant de longues minutes. Lorsque ses oeils se furent habitués, elle observa la jeune blonde, penchée sur elle, le regard plein de reproches.

- Qu'est ce que c'est que ces cheveux Elluviel ? Et cette tenue ? Non mais regarde moi ça ! Vas te changer ! Immédiatement ! s'écria-t-elle en touchant les cheveux bruns en bataille de sa soeur et en la tirant du fauteuil moelleux. Cette dernière ronchonna et se laissa traîner jusqu'à la chambre.

Cette fois, elle ne courait pas. Elle marchait le long du sentier qui la conduirait jusqu'au château. Là où les ennuis commenceraient. Elle serait probablement la seule femme. La seule au milieu d'une troupe de chevaliers surentraînés... Oui, elle serait ridicule. Elle avait complètement ignorer les conseils vestimentaire de sa petite soeur et avait passé son chemin. Elle ne pouvait désormais plus rentrer avant un bout de temps. Si elle allait dans la forêt, elle retrouverait Leyllit, qui sûrement la forcera à y aller, par n'importe quel moyen. Puéril et stupide. Elle n'avait rien à faire là-bas. Pourtant, elle avait la furieuse envie d'y aller. Elle n'avait rien de mieux à faire que de s'entraîner. Et le seul lieu où elle pourrait le faire était le terrain d'entraînement.
Ses jambes s'actionnèrent d'elle même, la guidant jusqu'aux portes du château. Son épée la gênait, son arc lui semblait aussi lourd qu'un rocher. Elle n'avait pas envie d'y aller. Elle ne savait pas ce qui pouvait arriver passer ces portes. Quelqu'un vient à sa rencontre. Poon, une collègue de sa mère et une de ses plus grandes amies. Elle interpela Elluviel.

- Bonjour Elluviel. On m'a prévenue. Suis moi, déclara-t-elle de son habituelle voix douce et mélodieuse. Poon était l'ange gardien de Primrose. Et celui d'Elluviel par la même occasion. Sans hésiter une seconde, Elluviel s'aventura à la suite de la servante. Elles arrivèrent jusqu'à un immense terrain. Encore plus grand que ce qu'Elluviel et son père s'étaient imaginés. Des mannequins étaient étalés par-ci par là. On apercevait des cibles un peu plus loin où des hommes s'entraînaient à l'arbalète et au tir à l'arc. Elluviel n'aimait pas l'arbalète. Trop dure à recharger, pas assez précise, elle préférait le bon vieil arc en bois et ses flèches.
Elle avait eut raison. Il n'y avait que des hommes. Certains se tournèrent pour la voir arriver. Etrange de voir une femme porter un carquois dans le dos, une épée au flanc gauche et une légère armure. Elle venait donc se battre, et gagner l'avantage sur une femme leur semblait être un jeu d'enfant.
- Voilà demoiselle. À bientôt, déclara Poon en s'arrêtant. Elle se retourna et s'éloigna par le même chemin, laissant Elluviel démunie et seule. Tant pis, elle montrerait de quoi une femme était capable. Elle s'avança jusqu'aux cibles et se mit en position. Elle devait s'appliquer, être la plus précise possible et peut être allaient-ils cesser de la regarder comme si elle était une créature de la nuit. Elle encocha une flèche et banda son arc. D'un mouvement de tête, elle rejeta la mèche de cheveux qui lui tombait sur les yeux et ferma l'oeil droit. Elle avait toujours été gauchère, malgré les efforts de son père pour la rendre ambidextre. Jamais sa main droite n'avait voulu lui obéir. Son poing se colla contre sa joue et l'embout de la flèche se plaça près de son oeil. La cible n'était qu'à une vingtaine de mètre. Il lui suffisait de viser légèrement plus haut et la flèche irait plein centre. Elle s'exécuta et lâcha la corde. Finissant le geste avec précision, elle vit la pointe s'enfoncer dans la cible près du centre, à une dizaine de millimètres de son véritable objectif. Ça n'était pas mal, pour un simple début. Elle tira toutes les flèches de son carquois. Les autres tireurs s'étaient déconcentrés et observaient la nouvelle arrivante. Quelques uns l'ignorait et c'était bien mieux comme ça. Elle alla récupérer ses flèches sous les yeux attentifs. Partir, c'était le premier mot qui lui vint à l'esprit lorsqu'elle revint sur le pas de tir. Les duels autour d'elle avait repris. Rires, soupirs et exclamations reprirent leur cours et elle reprit ses flèches.

[Début pittoresque... j'en suis désolée... Il n'offre pas vraiment de réponse possible XD J'espère quand même que ça convient. J'en profite pour fêter mes 100 messages au passage ]

Invité

« Allez pour une fois dit moi oui ! » Je soupire désespéré, adossé à un mur. Un ami, face à moi qui se nomme Elliot, me supplie depuis déjà plusieurs jours d'aller m'entraîner avec lui. Lui apprendre mes techniques, lui n'est qu'un simple écuyer. Pourtant, je le considère comme un ami, non comme un moins que rien. Malgré tout, il reste jeune, très jeune, dix-sept ans le garçon et j'ai peur qu'il se blesse. Sérieusement oui, un seul faux pas et il peut se retrouver sans main ou sans bras. Ce serait dommage. Je grimace et il continue, bon dieu et saint joseph, il est prêt à se mettre à genoux ! Je passe alors une main dans mes cheveux et roule des yeux, d'un ton désespéré et surtout embêté. « Met toi à genoux et je te jure, tu n'as plus de tête. Soit .. Allons-y mais c'est la première et dernière fois. La prochaine fois, tu iras demander à quelqu'un d'autre. Je suis pas ta nourrice ! » Alors non, je ne suis pas méchant. J'ai juste tendance à dire ce que je pense et il est vrai que dans ce cas-là, Elliot fait un peu plus boulet qu'autre chose. Mais, bon tant pis. Peut-être qu'y aller, me permettra de découvrir d'autres personnes, talentueuses je l'espère bien. Puis, au pire des cas, je pourrais m'entraîner, même si je ne pense pas que cela me servira à grand-chose, surtout en ce moment. Après quelques secondes de marche, nous y voilà déjà et lui est déjà tout excité à l'idée de manier le fer. Moi, j'ai toujours mon épée sur moi. Quant à lui, il va devoir se débrouiller à trouver quelque chose. Heureusement, sur les terrains d'entrainement, il y a toujours des emplacements où des armes à prêter sont là. Je roule des yeux et l'attend, déjà fin prêt à le mettre à terre. Jusqu'à là, il a été rare que quelqu'un me batte à mon propre jeu. Qui plus es, ce n'est certainement pas maintenant que cela va commencer. « Voilà j'en ai trouvé une ! » J'hausse mes deux sourcils, visiblement il a du mal à la porter. Il a pris beaucoup trop lourde pour lui - oui parce que toute épée est différente, selon la personne et selon le dégât voulu. Prenons exemples des légères: une meilleure maniabilité et une assez grande rapidité au niveau des gestes, mauvaise chose, moins de dégâts. Contrairement aux lourdes, qui elles, fournissent plus de dégâts mais à porter c'est autre chose. « Elle n'est pas un peu trop lourde pour toi ? » Il secoue la tête négativement, j'hausse mes épaules. Tant pis pour lui, il va se prendre une défaite écrasante.

Nous avançons alors sur le terrain et nous mettons dans un coin. Je me mets en place puis le regarde, avec cet air curieux au visage. « T'es prêt ? » Il sourit et hoche la tête le petit blond. Nous voilà fin prêt à nous battre, sans pour autant nous écorcher vif. Je m'avance, lui aussi et nos lames se croisent en un bruit strident. Il se débrouille plutôt bien, mais l'expérience vaux mieux que la jeunesse. Après quelques minutes à riposter, essayé de nous faire tomber, en un coup décisif et direct, il tombe au sol. Je pose mon pied sur son torse et je pointe ma lame vers son visage. Un haussement de sourcils et ma main libre passe dans mes cheveux par manie. Il écarquille les yeux et me regarde, comme si j'allais le trucider sur place. « Perdu mon pauvre Elliot, une prochaine fois peut-être. » Je souris, fier de mes paroles et de mes gestes. Je me recule avant de glisser mon épée dans son fourreau. J'avance sur le terrain et je regarde, les personnes qui s'entraînent. Hommes plus nombreux que femmes mais tous de même. J'en profite alors pour regarder et analyser un peu tout le monde. Que ce soit ceux qui prennent les arcs et les flèches ou ceux qui s'occupent avec les armes blanches. Je regarde, et une personne en particulier occupe mon attention. Une jeune femme brune, qui doit avoir peut-être dix-huit ans, quelque chose comme cela. Je n'en ai pas la moindre idée. J'hausse mes deux sourcils et croise mes bras sur mon torse, la regardant faire. Elle se débrouille au mieux avec ses outils. Je suis surpris de voir une personne aussi jeune pouvoir autant bien maîtriser de tels instruments. Surtout l'arc et la flèche, qui signifie: précision, calme et surtout rapidité. Je suis hypnotisé. Après quelques secondes la voilà qu'elle finit et je relâche mes bras sur mon torse. Elle marche pour partir, je me dépêche histoire de l'interpeler parce que des personnes comme cela, on en trouve que tous les cents ans ! Je tire une grimace avant de me glisser face à elle. « Très impressionnante la prestation ! » Je souris tout en croisant à nouveau mes bras sur mon torse, je la regarde. Bon dieu qu'elle est jeune, je me demande comment elle a pu avoir un tel talent. Je pince ma lèvre inférieure l'espace d'un instant. « Je suis épaté. Tu as l'air vraiment jeune, pourtant tu manie avec perfection tes outils. Je te tire mon chapeau. »

On s'approche d'elle. Par derrière bien sûr, les hommes... Sa mère avait toujours dit qu'ils n'avaient pas tous les idées parfaitement... claires. Les chevaliers de Thildraigh avait beau avoir bonne réputation, certains n'étaient pas connus pour êtres amicaux. Lorsqu'il la contourna pour se placer devant elle, la main d'Elluviel saisit la poignée de son épée suspendue à sa ceinture et ses pieds cessent de s'activer. Un seul geste brusque et elle l'embrocherait. Elle en était capable, peut être pas psychologiquement mais elle en avait physiquement les moyens. Il la félicitait, de son regard aux yeux noirs et profonds, durs comme de la pierre. Il avait croisé ses bras sur sa poitrine, la toisant d'un air supérieur. Il était plus âgé et beaucoup plus grand qu'elle. Barbe, muscles et longs cheveux bruns. Elle avait attaché les siens, pour qu'ils évitent de la gêné lorsqu'elle tirerait à l'arc ou si on la provoquait en duel.

- Merci, souffla-t-elle avant de reprendre sa marche en direction du pas de tir. Son visage s'était durci. Elle n'allait pas se laisser marcher dessus par une bande d'hommes qui se croyaient supérieurs. Elle observa le terrain. Il y avait deux femmes plus loin, mais elle pouffait en regardant les biceps de ces messieurs se contracter sous l'effort. Elle soupira et finit par les ignorer. Elle saisit son arc dans son dos et encocha une flèche. Elle rejeta l'habituelle mèche de cheveux devant son oeil gauche et banda son arc. Son épaule droite se détendit, son poing se colla pour la sixième fois contre sa joue et l'encoche se plaça à quelques millimètres de son oeil. Elle inspira profondément et visa. Avec précision, la flèche alla se planter au parfait centre de la cible. La deuxième flèche fut moins précise et se planta à droite de la précédente. Moins bien cette fois, recommence. Je croyais t'avoir coupé ! Et bien non. Tu t'es déconcentrée. C'est qui ce gars ? Aucune idée. Et je m'en fiche. Il l'avait donc espionnée. Sale dragon. Ses sourcils se froncèrent et elle manqua une nouvelle fois sa cible. Leyllit continua de lui parler dans sa tête, jusqu'à ce qu'elle lui demande poliment de se taire. Les trois autres flèches redressèrent la situation. L'homme semblait ne pas avoir bougé. En tout cas, elle ne l'avait plus en ligne de mire. Généralement, d'après les dires d'Aymeric, les femmes s'entraînant restaient souvent ignorées et personne ne leur parlaient. Elle alla chercher ses flèches et retourna là où ils se trouvaient. Elle l'avait ignoré tout le temps qu'elle avait tiré.

- Jolie épée, nota-t-elle au passage. Elle semblait maniable et de très bonne manufacture. Pas étonnant pour un chevalier de Thildraigh. Enfin, elle pensa qu'il devait être chevalier, vu que seuls eux et quelques privilégiés avaient le droit de venir ici. Elle choisi délibérément de ne pas lui parler de son âge, ni de son passé qui avait fait qu'elle maniait l'arc et l'épée. Bien sûr, elle n'égalerait jamais un archer ou un chevalier aussi aguerrit qu'un chevalier de Thildraigh.

[Perspicace la mémé xD J'espère que le poste te convient Wink

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» Gillian Lockheart
» « C'est bien toi ? » Feat Valandil S. Lockheart