Nous avons tous besoin d'un... Coup d'oeil au dessus de sa tête?! [PV Delwyn]

Delwyn & Gwen

Tout était calme en cette matinée claire et fraiche. Le soleil s'était à peine levé quelques heures auparavant, déposant sur la citadelle ses doux rayons lumineux et bienfaiteurs. La brise légère et pure, apportait dans son sillage les douces effluves des fleurs en pleines éclosion et libérant leur parfum suave et sucré. Elle, simple humaine, était bien en avance sur cet astre du jour car cela faisait déjà bien longtemps que ses paupières étaient ouvertes. Pour la journée, Riwarnen avait été réclamé auprès de sa royale génitrice: histoire de présentation officielle. Gwen s'était donc affairée dès les premières heures de la journée à tout préparé pour les prochaines heures diplomatiques de sa maitresse; préparant un petit déjeuner copieux mais simple, elle lui avait concocté un assortiment de fruit frais découpés en morceaux accompagné de son verre de lait encore tiède; après avoir bien organisé tout ce petit monde fruitier et l'avoir monté dans la chambre de la princesse, elle tenta de réveiller cette dernière avec la plus grande douceur et la plus grande délicatesse possible, tant et si bien qu'elle s'essaya à l'art du lancé de traversin sur servante: discipline qu'elle le réussis absolument pas puisque que la force princière du réveil était aussi monumentale que celle d'un nouveau né. Aussi, après plusieurs tentatives infructueuses voir totalement ratées pour faire ouvrir les yeux de la demoiselle, Gwen utilisait donc la manière... Froide?!
Le pichet d'eau était juste là, sous son nez, lui criant, hurlant son désir de rendre service au royaume par l'utilisation de son contenu limpide et rafraichissant... Ni une, ni deux; la rouquine attrapait l'anse métallique de la cruche et en renversait le liquide transparent sur la douce princesse des bois dormant. Sursautant comme une perdue, Riwarnen était finalement bien éveillée et le fou rire cristallin de sa suivante ne fit que la rassurer sr son triste sort. Se calmant peu à peu, Gwen se mit à l'ouvrage en peignant la chevelure de jais de sa seigneurie et en la séchant alors qu'elle se rassasiait du plat du petit déjeuner. Au terme d'une longue discussion et d'un débat acharné, il fut décidé qu'une tresse posée sur l'épaule de la princesse serait une coiffure dès plus sobres et travaillées pour sied à une journée de présentation. Ainsi, avec toute la dextérité qui était sienne, l'ancienne princesse se mit à entortiller, entre mèches rebelles et mèches disciplinées, de délicates fleurs des champs et une fois ce travail terminé; elle se dirigeait vers l'armoire de bois ancien aux gongs usés et grinçant. Ouvrant en grand les battants, elle tombait sous le charme d'une robe bleue pâle aux broderies argentées et aux manches pagodes; pire qu'un coup de cœur, un coup de foudre! Aidant la belle Riwarnen à revêtir son habit de cérémonies pour la journée, elle la coiffa enfin de son diadème le plus superbe: entremêlas structurale de lignes métalliques aux ornementations végétales,il représentait la jeunesse et la fougue de sa détentrice et heureuse porteuse. Enfin, alors qu'elle se dirigeait vers son 'échafaud'; la princesse congédiait son amie pour le restant de la journée, lui disant qu'elle serait occupée toutes les heures suivantes aux cotés de sa mère la reine Aislynn.

Il n'en fallut pas plus pour que Gwen se précipite à la bibliothèque et, réveillant le vieux gardien au passage, qu'elle en ressorte avec un livre de poésie et de chanson. Puis, filant vers ses appartements, elle y cherchait son instrument d'enfance; un violon fait sur mesure pour elle: cadeau de son parrain pour ses 16ans. Et, ayant enfin mit la main sur l'objet tant désiré, elle courrait vers les jardin royaux et, au plus loin qu'elle puisse, elle s’arrêtait essoufflée. L'arbre magnifique était toujours là, un saule pleureur magnifique qui arborait fièrement ses longues tiges souples aux feuilles émeraude délicates. Entrant sous le dôme végétal, elle se retrouvait comme dans son petit monde, son univers caché, un petit jardin secret; comme un petit coin de paradis. Et montant sur les premières branches, elle s’installait dos à l'écorce du tronc robuste, ouvrant le petit carnet griffonné de notes sur ses genoux et entamait la mélodie.
Tout s'enchainait à merveille, le son du violon s'emportait au loin avec le vent et Gwen était comme hypnotisée jusqu'à se qu'un bruit ne la surprenne et ne la fasse perdre le fil de la musique. Dans un bref sursaut de stupeur, elle laissa tomber le petit cahier de ses jambes et elle l'entendit tomber dans un claquement sourd; il n'avait pas touché le sol, elle en était certaine! Aussi se penchait-elle légèrement en avant et apercevant une silhouette au-dessous d'elle, la rouquine s'exclamait:

- Excusez moi, je suis vraiment désolé! Sa va, vous n'avez rien?!?!

Gwen ne voyait réellement pas de qui il pouvait s'agir, ne voyant que les cheveux blonds comme les blés sur lesquels avait dut atterrir le manuscrit. Espérant réellement que l'inconnu n'ait rien eu de mal, elle descendit de son perchoir et s'approchait de l'invité surprise.

Douce matinée, doux parfums, il appréciait ce calme ambiant et ces paysages verts.. Dans ces jardins, il revoyait parfois ses jeunes années lorsque sa demeure existait toujours, mais rien ne valait la beauté des jardins royaux. Ce matin-là il s’y était rendu et à peine eut-il franchit l’entrée qu’il se sentit nostalgique. Il sourit lorsqu’une fois que son regard eut balayé les environs, il ne remarqua personne, parce qu’il ne voulait qu’une seule chose à cet instant: être au calme. Il se détendit donc complètement et poussa un léger soupir en s’engageant sur l’allée principale. Comment le prince de Thildraigh en était venu à se trouver devant les jardins ? Pour cela il faudrait revenir un peu en arrière, en commençant par ..le réveil. Et ce dernier avait été plus ou moins brutal, comme presque tous les matins ! Car il fallait le dire, Delwyn n’était pas du matin et s’il pouvait, il resterait volontiers au fond de ses draps jusqu’au déjeuner. Mais il ne pouvait pas se le permettre, étant un chevalier en plus d’un prince, un quelconque retard de sa part et il perdrait un peu de sa crédibilité auprès de ses hommes.. Et cela, il faisait tout pour l’éviter. Il ne devait faire aucun faux pas, s’étant toujours tué à la tâche pour être le meilleur et exceller dans le plus grand nombre de domaines, car au fond il savait que son jeune âge en dérangeait certains et que pour gagner leurs respects ainsi même que leur confiance, il ne devait commettre aucune erreur. Cela mêlé à ses responsabilités de prince, mais également de frère et d’aîné, oui cela faisait beaucoup.. ou pas. La Reine était certainement celle qui avait le plus de responsabilités, mais tout de même, Delwyn avait du mal à se lever le matin. Et vous l’aurez compris, ce n’était pas seulement dû à un caprice de fainéantise ou à sa fatigue, bien que ces facteurs entraient tout de même en compte. Cela on ne pouvait pas le nier. Ainsi, ce fut des rayons trop lumineux qui vinrent le fouetter en plein visage tandis qu’il distinguait la voix de son valet, mais décidément coriace, Delwyn ne fit que maugréer et se retourner. Le matin était arrivé trop vite, il n’avait même pas l’impression d’être reposé … mais la morsure du froid l’aida à se décider et il daigna se mettre debout. Gareth avait osé lui retirer ses couvertures ! Il y eut un peu de casse après cela ..notamment lorsqu’un premier oreiller manqua sa cible, atterrissant sur une étagère qui bien sûr, n’était pas sans comporter de livres … puis le second était allé faucher la cruche d’eau se trouvant sur la table, se brisant au sol et répandant son contenu en une flaque abondante. Mais Delwyn eut l’air bien plus contrarié cette fois-là: il avait faillit toucher son petit-déjeuner, cela ne lui aurait valu que plus de railleries de la part de son ami et il s’était déjà senti bien assez bête pour la journée. Il rit un peu et se calma, laissant le brun ranger pendant que lui déjeunait et lorsque ce fut fait, il partit derrière son paravent pour revêtir une chemise propre et un pantalon noir. Gareth lui avait sorti la grise aujourd’hui et en se regardant un instant dans le miroir, il trouva que ce ton grisâtre lui donnait l’air maussade. Haussant les épaules, il se chaussa de ses bottes et sembla se presser jusqu‘aux portes qu‘il franchit à grand pas, traversant les couloirs comme tous les matins. Bien évidemment, il n’était pas sorti sans dire à son valet qu’il voulait que sa chambre soit « impeccable » à son retour. Il n’avait ajouté aucune autre corvée, cela indiquant subtilement qu’il lui laissait du temps libre jusqu’à ce qu’ils se revoient. Ce ne serait pas avant midi, pensa Delwyn ! Car d’ici un peu plus d’une heure, il irait donner l’entraînement quotidien des chevaliers et celui-ci se terminait peu avant le déjeuner, en général. Mais pour l’heure, il n’avait aucune envie de penser à ses propres tâches. Car même s’il était un prince, il ne restait pas une journée à ne rien faire et lorsqu’il prenait un peu de temps pour lui, comme ici, il allait le passer au calme et en un lieu où personne ne pourrait le déranger. Il aimait parfois se poser sur un banc et n’écouter que les oiseaux et le silence, celui même qui l’aidait à réfléchir à propos de tout, de rien … et en cette douce matinée, ses pas le guidèrent devant le jardin royal, ce magnifique espace vert qui en saison printanière était au summum de sa beauté. Et il y avait ces doux parfums de la nature qui l’enivraient.. il aimait cet endroit. Malgré l’heure hâtive, il aurait pensé trouver quelques personnes, or il ne vit personne et se dit alors que le jardin était grand et qu’il était incapable de voir dans tous les recoins. Mais il ne débordait pas de monde et finalement, c’était ça le principal.

Il continuait de marcher, étant déjà bien assez loin de l’entrée, mais il ne s’était toujours pas arrêté. Le soleil tapait faiblement sur son visage, agissant telle une caresse agréable et constante, il leva alors les bras et s’étira grossièrement, profitant qu’il n’y ait personne devant qui il devait « bien se tenir » pour agir un peu comme il le voulait. Il avançait toujours lorsqu’il crut entendre les échos d’une musique, ce qui dans sa démarche l’arrêta et lui fit tendre l’oreille. Douce mélodie… il sourit en s’affirmant qu’il n’avait pas rêvé et qu’une personne jouait bel et bien de la musique. Il reprit sa marche, apparemment décidé à trouver le détenteur d’un tel talent ! Il n’avança pas plus vite, mais ne suivit plus que cette mélodie qui l’amena rapidement devant un grand arbre. Il le reconnut comme étant le sublime saule pleureur qu’il avait grimpé des centaines de fois lorsqu’il était plus jeune, il y revenait quelquefois, mais n’était plus monté sur ses branches depuis un bon moment. Il n’était pas là pour ça aujourd’hui non plus, il voulait connaître la source de cette musique, joué par un violon qui plus était, un instrument qu’il jugeait magnifique et complexe à la fois. La seule fois où il avait essayé d’en jouer, il s’était demandé comment on pouvait faire ne serait-ce qu’une note juste tellement les siennes avaient été médiocres. Il s’approcha alors sans bruit, ayant deviné que si le musicien n’était pas sur l’herbe, il se trouvait certainement en hauteur et alors que Delwyn gardait constamment les yeux levés, il marcha sur quelques brindilles sèches qui craquèrent légèrement sous ses pieds, pourtant cela suffit à déconcentrer la personne qui jouait. Le final fut donc une succession de petites fausses notes avant que le silence ne tombe. Il venait de tout gâcher et maudit ces maudites brindilles pour ça, bien qu’il n’aurait pas dû se montrer si curieux. Pas de chance, c’était peut-être même l’un de ses principaux défauts.

♪ un petit bruit, pour un petit choc .. ♫

Alors qu’un cahier venait de lui tomber sur la tête, avant de poursuivre sa chute vers le sol, Delwyn fut surpris et se déplaça rapidement sur la gauche par réflexe, comme si on allait lui lancer une seconde vague. Sur le coup, il avait juste pensé que le propriétaire de ce cahier le lui avait jeté, juste pour lui faire comprendre qu’il lui en voulait, sauf que la voix qui s’exclama eut plutôt l’air embarrassée.

– Excusez moi, je suis vraiment désolé! Sa va, vous n'avez rien?!?!

Et alors il souffla de soulagement, intérieurement, lorsqu’il reconnut cette voix entre mille. C’était donc elle qui avait si merveilleusement joué ? Cela ne l’étonnait guère, mais il ne fit aucun commentaire ni ne répondit, car dans l’immédiat il s’était plutôt intéressé à ce fameux cahier. Il se pencha pour le ramasser puis le retourna, passant machinalement sa main sur les feuilles afin d’y lever les quelques brins d’herbes venus s’y accrocher. Derrière lui il pouvait entendre la jeune femme qui descendait, ce fut ce moment qu’il choisit pour enfin lui répondre avec une légère teinte d‘humour:

« J‘ai connu pire. »

Il se retourna alors vers la rouquine et fit mine de feuilleter ce qu’il avait reçu sur la tête un peu plus tôt, sans pour autant lire ce qu’il contenait. Néanmoins il le referma et le tendit vers sa propriétaire pour le lui rendre, lui adressant un petit sourire, il ne s’était pas attendu à la voir ici et la pensait plutôt en compagnie de Riwarnen. Cependant, cela faisait longtemps qu’ils n’avaient plus bavardé, ne faisant que se croiser en se saluant tout au plus, et Delwyn était donc ravi de la voir.

« Gwenneth … comment te portes-tu ? »